Problématique politique migratoire sur le lien transmanche

Ce jeudi 16 juin 2016, s’est tenue à Calais une réunion ayant pour  thème la problématique migratoire sur le lien transmanche réunissant Fédérations et transporteurs européens.

FNTR (France), FTA (Royaume Uni), FEBETRA (Belgique), TLN (Pays Bas), TLV (Belgique) font le même constat : la sécurité des conducteurs, des matériels et des marchandises est toujours menacée notamment à l’approche du port de Calais.

Les mesures de sécurisation entreprises avec notamment la pose de grillages décalent les attaques des migrants sur la rocade  et  également sur  l’autoroute A16. Les aires de repos plus en amont du port ou du tunnel sont également des lieux où les véhicules sont des cibles privilégiées des migrants et de leurs passeurs.

Depuis plus de 2 mois, chaque nuit les transporteurs subissent les assauts de migrants qui érigent des barrages à l’aide de pneumatiques, branchages, mobiliers urbains…

Une fois le trafic stoppé, les véhicules poids lourds sont littéralement attaqués : portes ouvertes, bâches déchirées dans le but de s’y cacher pour se rendre clandestinement sur le territoire britannique.

En plus de ces dommages, les transporteurs sont susceptibles de subir des amendes par les autorités britanniques (jusqu’à 2.000£ par clandestin découvert) qui traitent les transporteurs comme des passeurs alors qu’ils sont avant tout victimes.

Face à ce constat, les transporteurs réclament un plan d’urgence en leur faveur et attirent l’attention des gouvernements français, britannique et la Commission Européenne afin que :

  • Une réponse pénale soit apportée aux intrusions (sur site et véhicules) et dégradations subies. Faute d’une dissuasion efficace, ces tentatives d’intrusions ne cessent d’augmenter.
  • Suppression des amendes. Lorsque le transporteur se soumet au contrôle au port comme au tunnel, il doit recevoir une attestation, ou son immatriculation doit figurer sur un listing consultable par les autorités britanniques. En cas de découverte de clandestins, le transporteur prouve ainsi son passage par les systèmes de contrôle et sa responsabilité doit être totalement dégagée.
  • Au port comme au tunnel, les plaintes des transporteurs doivent pouvoir être déposées avec un service de traduction adapté.
  • Centralisation de l’information sur les dégradations et préjudices subis, par la mise en place au port et au tunnel de moyens simples permettant de recenser les dégâts et préjudices subis du fait des intrusions de migrants.
  • Amélioration de la sécurisation et des systèmes de détection. Les systèmes de détection sont trop souvent défaillants. Les brigades canines semblent plus efficaces, elles doivent être déployées sur le port.
  • Un fonds d’indemnisation sur fonds européens doit être mis en place. Les transporteurs ne peuvent subir seuls le coût des dégradations subies sur leur matériel et marchandises ainsi que les pertes d’exploitation.

Les transporteurs constatent amèrement que leur préjudice n’est pas pris en considération et  espèrent que les autorités concernées mesureront l’urgence de la situation et leur exaspération afin que dans ce dossier très délicat soit pris en considération la situation des entreprises de transports et de leurs conducteurs.

febetra
Fédération Royale Belge des transporteurs et des prestataires de services logistiques
Fédération Royale Belge des transporteurs et des prestataires de services logistiques