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Communiqué de presse commun Febetra, TLV et UPTR : Les exigences salariales des syndicats sont totalement irréalistes

Lors de la dernière réunion de la Commission Paritaire, ce jeudi 21 février 2019, les syndicats ont mis sur la table une revendication chiffrée en matière d’adaptation salariale. Cette demande commune est complètement délirante. Moins d’une semaine plus tard, la FGTB-UBT dépose déjà un préavis de grève, à durée illimitée …

La communication syndicale autour du thème de la classification du personnel roulant est tout simplement incorrecte.
Le protocole d’accord 2011-2012 prévoyait la rédaction d’une nouvelle classification des fonctions du personnel roulant. Cet accord a été concrétisé en 2014 dans une Convention Collective de Travail en bonne et due forme. Cette dernière contient une condition suspensive selon laquelle la mise en œuvre effective de cette classification des fonctions est conditionnée à un accord sur les salaires des 4 classes de fonctions définies dans la CCT …

C’est précisément ce point ‘salarial’ qui bloque depuis 2014 …

Les accords sectoriels se sont depuis lors succédé et la marge salariale (déterminée par les accords interprofessionnels) a systématiquement été INTEGRALLEMENT convertie en augmentation du pouvoir d’achat.

C’est faire un mauvais procès aux employeurs que d’affirmer qu’ils ont rejeté toutes les propositions syndicales visant à finaliser un lien salarial, dans le cadre de la norme salariale, avec la classification des fonctions.

Au SPF Emploi, chaque Président de Commission Paritaire, connait bien ce qu’il est désormais convenu d’appeler la ‘Note Cox’ (*). Cette dernière précise – on ne peut plus clairement – que seules les CCT touchant au salaire minimum et au mécanisme d’indexation des salaires des nouvelles (sous-) commissions paritaires, tombent hors du champ d’application de la norme salariale.
Ce n’est évidemment pas le cas de la CP 140.03 …

Le SPF Emploi analyse systématiquement chaque CCT sectorielle par rapport au respect de la Loi sur la norme salariale.
Pour les syndicats, le fait que le lien salarial avec la classification des fonctions soit soumis à cette analyse légale est inacceptable …
Ce n’est pourtant pas de la faute des employeurs si la Loi sur la norme salariale existe …

Selon les classes, la proposition formulée par les syndicats équivaut à une augmentation variant de 33 % à 35 % des salaires bruts (soumis à cotisations sociales et à l’impôt des personnes physiques) !

Le contraste est abyssal avec la marge salariale récemment rehaussée à 1,10 %.

Pour les syndicats, que les chauffeurs belges soient déjà les plus chers d’Europe et que nos entreprises subissent une concurrence effroyable ne suffisent pas encore …

Même les entreprises actives en transport national sont soumises à la rude concurrence des transporteurs étrangers qui cabotent en Belgique (de manière légale ou illégale …) et ce, pour le plus grand bonheur des donneurs d’ordre.

Ni le climat économique du moment, ni l’application simple de la Loi ne permettent aux employeurs de répondre à une demande de l’ampleur d’une hausse salariale de 33 % à 35 %.

De telles exigences sont tout simplement inacceptables.

Les employeurs en appellent à un minimum de pragmatisme et au respect des réglementations existantes.
Pour le surplus, les trois fédérations rappellent que les accords sociaux se négocient autour d’une table et pas via des grèves dans les entreprises.